Rappel de l’Ambassadeur d’Algérie en France pour consultations
02 octobre 2021À la suite des propos non démentis que plusieurs sources françaises ont attribué nommément au Président de la République française, l'Algérie exprime son rejet catégorique
de l'ingérence inadmissible dans ses affaires intérieures que constituent lesdits propos.
Les propos en question portent une atteinte intolérable à la mémoire des 5.630.000 valeureux martyrs qui ont sacrifié leurs vies dans leur résistance héroïque à l'invasion coloniale
française ainsi que dans la Glorieuse Révolution de libération nationale, les crimes de la France coloniale en Algérie sont innombrables et répondent aux définitions les plus
exigeantes du génocide contre l'humanité.
Ces crimes qui ne sont pas prescriptibles, ne sauraient faire l'objet d'une manipulation des faits et d'interprétations atténuantes.
La propension des nostalgiques de l'Algérie française et des milieux qui se résignent difficilement à l'indépendance pleine que les Algériens ont gagnée de haute lutte, s'exprime à
travers de vaines tentatives d'occulter les exactions, massacres, enfûmades, destructions de villages, des centaines de Oradour-Sur-Glane, éradications de tribus de résistants, qui
sont des génocides en séries que les acrobaties conceptuelles et les raccourcis politiques ne parviendront jamais à occulter.
Pour leur part, les appréciations superficielles, approximatives et tendancieuses énoncées en ce qui concerne l'édification de l'Etat national algérien ainsi que sur l'affirmation
de l'identité nationale relèvent d'une conception hégémonique éculée des relations entre Etats et ne sauraient, en aucune façon, être compatibles avec le ferme attachement de
l'Algérie à l'égalité souveraine des Etats.
Cette malencontreuse intervention qui heurte fondamentalement les principes devant présider à une éventuelle coopération algéro-française en matière de mémoire, a l'incorrigible
défaut de tendre vers la promotion d'une version apologique du colonialisme au détriment de la vision établie par I'Histoire de la légitimité de luttes de la libération nationale,
alors que rien ni personne ne peut absoudre les puissances coloniales de leurs crimes, y compris les massacres du 17 octobre à Paris dont l'Algérie et sa communauté établie en
France s'apprêtent à commémorer dans la dignité.
Face à la situation particulièrement inadmissible engendrée par ces propos irresponsables, le président de la République,Monsieur Abdelmadjid Tebboune, a décidé le rappel immédiat
en consultations de l'ambassadeur d'Algérie auprès de la République française.