Le Ministre des AE plaide pour une approche globale pour s'attaquer aux racines du terrorisme

15 novembre 2021

L'Algérie plaide pour l'adoption d'"une approche globale" et le renforcement de la coopération aux niveaux régional et international pour combattre le terrorisme en Afrique, a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, lors d'une visioconférence organisée par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA) sur "la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent en Afrique".

"Face à cette menace croissante qu'est le terrorisme, nous ne pouvons en effet surestimer l'importance d'une approche globale qui va au-delà de la dimension sécuritaire pour s'attaquer aux facteurs structurels de la radicalisation et de l'extrémisme violent", a déclaré M. Lamamra lors de son intervention à la réunion du CPS, présidée ce mois-ci par l'Egypte.

"L'Algérie a toujours plaidé pour la nécessité de renforcer la coopération aux niveaux régional et international pour inverser la déstabilisation causée par le terrorisme et l'extrémisme violent", a-t-il poursuivi.

M. Lamamra a saisi l'occasion pour souligner quelques points clés tirés principalement de la propre expérience de l'Algérie en matière de lutte contre le terrorisme. Il dira à ce sujet : "S'il faut tirer une leçon de l'expérience algérienne, c'est que chaque fois qu'une réponse militaire est nécessaire, elle doit être associée à un large éventail de mesures pour s'attaquer aux causes sous-jacentes". Et d'ajouter: "Cette combinaison de mesures a, dans le cas de nombreux pays, fourni la clé pour vaincre la menace terroriste et tarir toutes ses sources".

"Comprendre le contexte et les antécédents d'une nation reste une condition préalable à l'élaboration et à la mise en œuvre réussie de stratégies de lutte contre le terrorisme", a-t-il ajouté dans ce sens.

"Dans son voisinage immédiat, l'Algérie continuera à renforcer son engagement avec les pays de la région sahélo-saharienne à travers divers mécanismes de coopération dans le but d'améliorer la coopération en matière de sécurité entre les pays concernés, par une coordination et des mesures renforcées de contrôle aux frontières, ainsi que par la formation et le partage de renseignements et d'équipements", a souligné le chef de la diplomatie algérienne.

"Au niveau continental, face aux proportions alarmantes de cette menace dévastatrice, l'Algérie a récemment avancé un certain nombre de propositions concrètes pour stimuler l'action des institutions continentales et renforcer les mécanismes mis en place par l'Union africaine pour lutter contre le terrorisme et l'extrémisme violent. Suite à leur approbation récente par le CPS, nous attendons avec impatience leur mise en œuvre en temps opportun par la Commission", a-t-il ajouté.

S'attaquer au financement du terrorisme :

M. Lamamra a, en outre, souligné l'urgence de s'"attaquer à l'aspect financement, d'autant plus que les groupes terroristes dépendent de plus en plus du crime organisé pour acquérir une plus grande puissance destructrice".

"Nous appelons donc à l'élaboration d'une stratégie continentale de prévention et de lutte contre le financement du terrorisme, sur la base des recommandations de la réunion de haut niveau d'Alger sur cette question, tenue en avril 2018", a dit le ministre.

"Au niveau international, la question du terrorisme et de l'extrémisme violent semble être reléguée au second plan, alors que ce fléau frappe de plus en plus notre continent", a précisé Ramtane Lamamra.

Dans ce contexte, M. Lamamra a ajouté : "Nous sommes fermement convaincus que les pays africains doivent parler d'une seule voix pour souligner qu'il s'agit d'une menace mondiale qui ne connaît pas de frontières, de nationalité ou de religion, et que la communauté internationale doit y faire face ensemble".

La réunion du CPS de l'UA sur "la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent en Afrique", présidée par l'Egypte, représentée par son ministre des Affaires étrangères Sameh Choukry, a vu la participation de plusieurs ministres des pays membres du Conseil et de représentants de la Commission de l'UA, ainsi que des organismes continentaux concernés à l'instar du Centre africain d'études et de recherches sur le terrorisme (CAERT), basé à Alger.